Accouchement « naturel » : les députés votent pour développer les maisons de naissance

Par CHRISTEL DUPUY-FERBER, publié le lundi 26 octobre 2020 13:28 - Mis à jour le lundi 26 octobre 2020 13:28

Autorisées à titre expérimental en 2015, huit structures de ce type sont actuellement implantées dans six régions françaises. Le texte adopté par l’Assemblée prévoit en deux ans la création de douze nouvelles structures.

Le Monde avec AFP Publié le 23 octobre 2020 

Davantage de structures autonomes où des sages-femmes réalisent des accouchements physiologiques, dits « naturels ». Les députés ont voté vendredi 23 octobre en faveur du développement des maisons de naissance, alors que les députés de La France insoumise (LFI) et les communistes mettent en garde contre un « risque de concurrence » avec les maternités publiques.

Autorisées à titre expérimental en 2015, huit structures de ce type sont actuellement implantées dans six régions françaises avec « des résultats positifs », selon le commentaire qui accompagne le projet de budget de la Sécurité sociale en 2021. Le texte prévoit en deux ans la création de douze nouvelles structures, alors que les Etats-Unis en comptent 150, le Royaume-Uni 169, ou encore l’Allemagne une centaine.

A « proximité immédiate » d’une maternité partenaire

Pour développer ces maisons, le ministre de la santé, Olivier Véran, a insisté sur la notion de « sécurité sanitaire ». Un amendement de la socialiste Hélène Vainqueur-Christophe, précisé par le gouvernement, souligne ainsi que ces structures doivent se trouver à « proximité immédiate » d’une maternité partenaire, afin de permettre un transfert urgent en cas de problème durant l’accouchement.

Plusieurs députés ont salué le développement de ces maisons, qui permettent aux femmes de choisir le type d’accouchement qui leur convient. L’« insoumise » Caroline Fiat et le communiste Pierre Dharréville ont toutefois mis en garde contre un risque de « renoncement » ou de « concurrence » avec les maternités publiques et de « fermeture des petites maternités ».

« Une maison de naissance doit forcément être contiguë à une maternité, il n’y a donc aucune concurrence entre elles », a répondu le rapporteur La République en marche (LRM) Thomas Mesnier. Le but est de « répondre à une attente », pas « d’inciter toutes les femmes à accoucher en maisons de naissance. Les maisons de naissance réalisent en moyenne 125 accouchements par an, donc cela ne va vraiment pas fragiliser le tissu des maternités », a-t-il estimé.

Le Monde avec AFPV